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03 mars 2008 |

Statistiques, science et espace public

Les rapports science, technologie et société sont aujourd’hui 
largement médiés par les statistiques. Les réformes actuelles sur la 
recherche et l’enseignement se pensent et se vivent avec les nombres, 
dans les coulisses de l’analyse et de la décision comme dans l’espace 
public. Les émois récurrents au long du dernier demi-siècle qui 
accompagnent la Dépense intérieure brute de recherche et développement 
(Dird), «l’indicateur le plus chéri »  ainsi que le rappelle Benoît 
Godin, et son mythique pourcentage de 3 % du pib mériteraient à eux 
seuls une analyse anthropologique approfondie. Retraçant l’histoire et 
la construction sociale des statistiques officielles (d’Etat) sur la 
science et la technologie, le livre de Benoît Godin, The Measurement   
and Statistics on Science and Technology – 192O to the Present

(Routledge, 2004, 361 p., 96, 21 €), revient sur les controverses qui ont accompagné la création des conventions sur la science et la technologie et dévoile 
les représentations (ou les idéologies) enfouies dans les statistiques 
officielles actuelles. Cette déconstruction dans le champ de la 
science et de la technologie de la « raison statistique », selon 
l’expression d’Alain Desrosières dans La politique des grands nombres. 
Histoire de la raison statistique
(La Découverte, coll. « Poche », 2000, 462 p., 13,42 €), permet notamment de prendre acte 
de la domination des représentations économiques, des choix opérés 
dans l’élaboration des conventions définies dans le Manuel de 
Frascati, guide de référence dans la production des statistiques de 
r&d, et des usages multiples des statistiques, irréductibles à la 
rationalisation de la décision invoquée par les protagonistes.

Julie Bouchard, CNRS

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