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05 mars 2010 |

L'imposture climatique, ou la fausse écologie

L'encre - virtuelle - de mon compte rendu du Mythe climatique (ci-dessous) était à peine sèche que je recevais un texte de mon ami Pascal Acot sur le phénomène éditorial actuel, l'ouvrage de Claude Allègre. Je le publie sans tarder afin que les lecteurs du Blog des Livres - et ils sont nombreux ! - passent un excellent week end en compagnie de cette critique alerte et juste qui en appelle d'autres, voire un livre sur le sujet ! V.D.

Blog allègre
Il n'a pas perdu de temps, Claude Allègre : quelques semaines après la farce triste de Copenhague, le voici qui s'engouffre dans la brèche médiatique élargie par quelques climatosceptiques convertis peinture fraîche (L'imposture climatique, ou la fausse écologie, conversations avec Dominique de Montvalon), Plon, 295 pp. 19,90 €). Il est vrai qu'il fut l'un des premiers : il fit naguère l'éloge appuyé de la traduction d'un livre oublié de Bjørn Lomborg (The skeptical ecologist), ouvrage que le monde libéral encensait alors puisqu'il était en harmonie avec la politique environnementale de G. W. Bush. Et comme le fiasco de Copenhague était prévisible avec certitude depuis au moins l'année 2007 (Conférence de Bali), notre ex-dégraisseur de mammouth était fin prêt. Beaucoup de choses ont déjà été dites sur son livre.

L'assassinat de l'ouvrage par Stéphane Foucart (« Le cent-fautes de Claude Allègre », Le Monde du 28 février) donnait envie de le lire : un auteur aussi détesté ne peut être complètement mauvais. Passons sur la couverture, qui réussit à dépasser en comique nombre d'ouvrages sur le réchauffement climatique. Voici le joyeux Claude Allègre marchant – flottant ?- sur la banquise, à la place de l'ours blanc de service. Hélas ! tout ce qui aurait pu donner un certain intérêt à l'ouvrage (non-conformisme, puissance de travail, réactivité) se retrouve noyé sous un déluge d'affirmations péremptoires et d'insultes. Déjà, si vous faites partie du GIEC, vous voilà habillé pour l'hiver : le GIEC est un « commando » qui a réussi à mobiliser la planète « autour d'un mythe sans fondement ». Le principal mobile de ses membres est « l'appât du gain », le « patriotisme de discipline » et la notoriété. Le climatologue Jean Jouzel « récite le catéchisme du GIEC » et Hervé Le Treut ne parle que « lignes de code »... Le train de vie pharaonique et l'ambition dévorante des membres du GIEC que je connais, en France et ailleurs, m'avaient échappé. Sans doute parce qu'ils cachent bien leur jeu en circulant dans Paris par la RATP, les sournois !

Il y avait pourtant des choses à dire sur une souhaitable amélioration du mode de fonctionnement du GIEC, ou sur son actuel président qui a déclaré cesser de manger de la viande rouge à cause du bilan-carbone de la viande de bœuf – confondant peut-être le WWF avec la sérieuse institution de l'ONU qu'il préside ; et les anecdotiques empreintes écologiques individuelles avec les mesures politiques courageuses que la gravité de la situation exigerait. Car il y a aussi beaucoup à dire sur les mesures sociales, humanitaires et politiques qui s'imposent dès maintenant dans le monde, sans attendre que le réchauffement d'origine anthropique soit absolument avéré, plutôt que d'accuser les Verts de « combattre la société de la libre entreprise » (si c'était vrai, cela se saurait, mais ce n'est pas ce qui les menace). Restent des informations édifiantes, sur Al Gore, par exemple, et ses liens étroits avec Enron et Lehman Brothers, ainsi que sur ses rapports avec le capitalisme « Vert » - dernière tarte-à-la crème idéologique en date en matière de lutte contre le changement climatique. Dommage que l'auteur ne soit pas plus sérieux quant à ses sources scientifiques et plus modeste dans ses jugements : il y avait de quoi faire un bon livre.

Pascal Acot, historien du climat (IHPST)

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Commentaires

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Ne nous leurrons pas, nous ne sommes que des pions entre les mains de ses « scientifiques de mauvais augures ». Ils utilisent la population pour arriver à leurs fins, comme les politiques ! Dans le genre : voyez les gens, ils nous approuvent, c'est que nous avons raison. Alors, croyez vous aussi !!
Chacun à raison pour certains faits, mais ce sont les plus nombreux qui sont écoutés, car cela arrange des politiques et industriels, n'oublions pas les industriels qui ont des billes dans l'affaire, et pas des moindres

 


Je n'arrive pas à comprendre qu'un livre rédigé à la va-vite, farci d'erreurs et de mensonges, puisse trouver des défenseurs.

Difficile aussi de comprendre que la "théorie du complot" brandie par Allègre comme si c'était une preuve scientifique, puisse être acceptée par les partisans d'Allègre.
.

 

Je suis surpris que, dès le début des travaux du GIEC, la théorie d'Arrhénius sur l'effet de serre du CO2 atmosphérique (1896) ait été reprise comme étant indiscutable. Je rappelle que cette théorie avait été,à l'époque, fort critiquée par les physiciens et était tombée dans l'oubli. Elle est ressortie dans les années 60 et a été reprise en l'état par le GIEC.

Question 1: Comment fonctionne exactement l'effet de serre dans le milieu confiné d'une serre? Ceci a-t-il fait l'objet de travaux préalables?

Question 2 : Peut-on extrapoler à toute la planète cet effet de serre en milieu confiné?

Question 3 : Selon le second principe de la thermodynamique, les transferts de chaleurs se font toujours des corps chauds vers les corps froids. Donc comment le CO2 atmosphérique, d'autant plus froid qu'il est en altitude, , ayant absorbé des IR réémis par le sol, pourrait-il renvoyer sur la terre, plus chaude, de la chaleur sous forme d'IR? Donc le modèle radiatif du GIEC est-il crédible?

Question 5 : la température est une grandeur physique intensive. Cela signifie que sommer ou moyenner des températures n'a aucun sens. Pourquoi alors le GIEC a-t-il travaillé sur une température moyenne, ce qui a permis de générer la courbe en crosse de hockey de Mann, pierre angulaire du SPM et reprise sans état d'âme par les médias, les politiques et les écolos (qui, pour une fois, se sont rangés du côté de la science)?

Question 6 : en principe, les procédures du GIEC sont rigoureuses. Or, dans plusieurs cas, les sources retenues ne sont pas crédibles,ou les données brutes sont "arrangées" ce qui a généré les fameux XXXGates : HimalayaGate, MalariaGate, AmazonGate, NederlandGate, AfricaGate, AntarcticGate, TemperaturesGate, HurricaneGate, ...Tout ceci a fortement décrédibilisé l'ensemble des travaux du GIEC.

Question 7: Pourquoi tant d'arrogance et de mépris de la part de R. Pachauri, qui traite les travaux des climatologues indiens de "science vaudou" et ceux de Svensmark de "risibles"?

Question 8 : Pourquoi les modèles du GIEC ne permettent-ils pas d'expliquer l'Optimum Médiéval, et pourquoi le GIEC a-t-il tenté de le faire disparaître de ses graphiques de température? Quand des modèles ne concordent pas avec des faits passés, ils sont à revoir.

Question 9 : Pourquoi, dans l'introduction aux statuts du GIEC, l'UNEP a-t-il précisé de travailler sur le changement climatique anthropique et ses implications?
S'il avait demandé de travailler sur le climat et ses perspectives d'évolution, cela n'aurait-il pas été plus correct?

Question 10 : Le Parlement anglais a lancé une enquête sur le CRU et les pratiques de certains membres du GIEC. L'IOP (Institute of Physics), éminente société savante britannique, a fait parvenir une contribution extrêmement critique à cette enquête, avec le langage policé des anglais. Lien : http://www.publications.parliament.uk/pa/cm200910/cmselect/cmsctech/memo/climatedata/uc3902.htm
Quel est votre avis sur ce texte "dévastateur"?

Conclusion : j'ai l'intime conviction que, dans l'état actuel de nos connaissances sur les mécanismes complexes du climat, nous sommes incapables de faire des projections fiables sur plusieurs décennies. Donc, dépenser des sommes folles pour des projections non crédibles, n'est-ce pas absurde? Et ces sommes ne pourront être utilisées pour traiter des problèmes actuels, qui, eux, sont bien réels. Où est passé l'esprit du siècle des Lumières? Carbonisé par le RCA?


 

Euh... une chose m'échappe. Bush avait une politique environnementale ????

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