Les chercheurs aux commandes : c'est en substance l'une des principales recommandation d'un rapport d'évaluation du Conseil européen de la recherche (ERC, pour European Research Council) rendu public hier 23 juillet.

L'ERC, agence opérationnelle de l'Union européenne, a été créé officiellement il y a deux ans. Le 15 juillet dernier, il est devenu administrativement autonome. Et ce n'est, semble-t-il, pas du luxe. Comme l'écrivait Nicolas Chevassus-au-Louis dans La Recherche en 2008, les pesanteurs administratives de la Commission européenne commencent à menacer sérieusement la crédibilité de l'ERC.

L'excès de bureaucratie est aussi la principale critique formulée par la commission d'évaluation de l'ERC qui a travaillé de février à juillet 2009 sous la direction de Vaira Vike-Freiberga, ex-présidente de la république de Lettonie et ex-professeur de psychologie à l'université de Montréal. Mais l'autre point sur lequel insiste énormément le rapport, c'est la présence de scientifiques de haut niveau aux commandes de l'ERC.

Ainsi peut-on lire (ma traduction) :
"Les règles actuelles empêchent le recrutement de scientifiques externes hautement qualifiés, avec un parcours reconnu dans leur domaine et une expérience de direction d'entreprises relativement grandes. Le point de vue dominant actuel selon lequel les scientifiques devraient seulement conseiller, le management étant assuré par des non scientifiques, empêche l'intégration du contenu et des procédures." Et plus loin : "... il ne devrait pas être acceptable aujourd'hui en Europe que des non scientifiques, qui n'ont pas d'exérience directe et personnelle de la direction réussie d'entreprises scientifiques conduisent d'importants programmes de recherche européens."

La Commission européenne s'est donné jusqu'en octobre pour répondre aux recommandations de ce rapport.

Luc Allemand