Les grandes guerres
Les éditions Belin ont été reçues ce soir par l’Académie des Sciences morales et politiques et sa présidente Marianne Bastid-Bruguière au Palais de l’Institut de France, quai Conti à Paris, pour saluer l’achèvement de la « première Histoire de France du XXIe siècle ». En treize volumes, cet ensemble de près de 10 000 pages s’est clos avec Les grandes guerres 1914-1945 de Nicolas Beaupré (1146 p., 56 €). La part consacrée à la Première Guerre mondiale y est magistrale à tous les sens du terme, occupant une très grande partie du volume et irriguant « l’atelier de l’historien » où l’auteur présente ces chercheurs qui ont tenté de penser « dans le monde en ruine » pour reprendre la fin du titre de la leçon inaugurale de Lucien Febvre le 4 décembre 1919, à l’université de Strasbourg redevenue française. Parmi eux, le philosophe et historien Elie Halévy qui s’est employé en 1929, dans trois conférences à Oxford, à interpréter « la crise mondiale de 1914-1918 » puis, en 1936, à comprendre l’ « ère des tyrannies » qui rapprocherait le fascisme et le soviétisme apparemment opposés et en réalité comparables. Cet intérêt pour ceux qui ont voulu penser le monde et l’Europe au milieu des guerres distingue ce lourd volume superbement illustré et mis en page – comme toute la collection qu’il referme aujourd'hui.
Vincent Duclert
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