L'Orient arabe
Déjà auteur avec Vincent Cloarec (spécialiste de la Syrie) d’une étude sur Le Moyen-Orient au XXe siècle aux éditions Armand Colin (coll. « U », 2003), Henry Laurens a réédité l'année dernière, chez le même éditeur, L’Orient arabe, sous-titré « Arabisme et islamiste de 1789 à 1945 » (336 p., 29, 80 € ; première édition 2002). Ce professeur au Collège de France y souligne le rôle des élites arabes ; elles ont eu durant le premier XXe siècle « un véritable projet éducatif : la diffusion de l’instruction se retrouve dans tous les programmes politique de l’âge libéral et ils ont été appliqués à partir de 1920. Les premiers résultats ont été fort loin des attentes de leurs promoteurs, tout en justifiant la crainte britannique d’une "révolte des semi-éduqués". » La révolution égyptienne d’aujourd’hui a montré d’autres formes de cet engagement des « éduqués » et « semi-éduqués » ; leur maîtrise du monde numérique des réseaux sociaux autant que les slogans anti-Moubarak dans toutes les langues l’ont démontré. Le défi désormais est de construire des identités démocratiques à l'échelle des pays arabes et en premier lieu en Egypte. Ce défi est en passe d'être relevé au Caire.
Vincent Duclert
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