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04 février 2011 |

La violence au Moyen-Orient

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Sociologue et historien, Hamit Bozarslan a publié en 2008 une Histoire de la violence au Moyen-Orient, de la fin de l’Empire ottoman à Al-Qaida (La Découverte, 319 p., 24 €) Il y souligne comment « tout indique que l’avenir du Moyen-Orient restera encore hypothéqué pendant des années par des régimes non démocratiques, de "faible" ou de "haute capacité", débouchant souvent sur des "tyrannies fragmentées" en possession des ressources considérables pour assurer leur survie. » On vient de le constater avec le régime d’Hosni Moubarak en Egypte, capable de créer le chaos en mobilisant des bandes armées contre les manifestants qui réclament une démocratisation du pays. L’usage de la violence par ces « tyrannies fragmentées » -selon l’expression forgée par Charles Tilly dans son étude de 2003, The Politics of Collective Violence (Cambridge University Press) qu’Hamit Bozarslan applique notamment à la Turquie des bandes armées de l’ « Etat profond » des années 1990 – participe de l’extrême fragilisation des sociétés, rendant toujours plus difficile l’évolution de ces dernières vers la paix, la stabilité et la démocratie. Pourtant, des sociétés ont tenté de briser cet engrenage fatal. Mais le précédent tunisien ne semble pas pouvoir fournir un modèle, à moins que l’armée égyptienne ne finisse par briser les débordements de violence des bandes armées au Caire et dans les grandes villes égyptiennes.

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Hamit Bozarslan vient de publier une Sociologie politique du Moyen-Orient, chez le même éditeur, dans la collection « Repères/Thèses et débats », 128 p., 9,50 €). Il insiste sur la « fatigue sociale généralisée qui va cependant de pair avec de nouveaux modes de résilience et de résistance » : ce qui, précisément, se réalise aujourd’hui, de Tunisie en Egypte, avec l’Algérie, la Jordanie et la Palestine en toile de fond. Nous reviendrons sur ce livre important.

Vincent Duclert

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