Un bon thriller
De nos jours, une équipe d'ethnobotanistes à la solde d'une compagnie pharmaceutique est décimée en pleine forêt amazonienne par un glissement de terrain qui les précipite dans une rivière. L'héroïne en réchappe, comme elle réchappera miraculeusement des nombreuses aventures qui l'attendent. Dans les années 1950, au Muséum à Paris, puis dans cette même zone de la forêt vénézuelienne, un groupe de médecins et de botanistes tentent d'élucider le mystère d'une population de singes muets. Trafiquants de drogue, services secrets et ethnologues corrompus viennent compliquer les retrouvailles entre ces deux récits.
La chronique des expéditions scientifiques, qui met en scène les hésitations et les expériences des chercheurs est bien rendue. Elle reste vraisemblable, malgré les aspects « new-age » des recherches sur la « glande pinéale » (l'épiphyse), et l'utilisation de mélanges de plantes pour accéder à des états de conscience « supérieurs ». On n'est parfois pas très loin des divagations d'un Castaneda. Les révélations finales sont d'ailleurs au même niveau, mélangeant science-fiction et médecine traditionnelle. Mais c'est de la fiction, il n'y a pas d'ambiguïté. Les indiens habituellement plein de sagesse, savent se montrer sanguinaires à propos. Les compagnies pharmaceutiques sont uniquement motivées par le profit, jusqu'à la caricature (les auteurs leur en veulent, c'est leur droit, mais était-il nécessaire d'attribuer plus de 100 000 morts au Vioxx, alors que les différentes instances judiciaires n'en ont reconnu que quelques dizaines de milliers?). Bref, les méchants sont vraiment méchants, et les gentils un peu ambigus. Une bonne détente.
Luc Allemand
You can follow this conversation by subscribing to the comment feed for this post.