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02 septembre 2008 |

C'est la rentrée !

Blog_goyet Il est difficile d’ignorer qu’aujourd’hui, « c’est la rentrée ! ». Traditionnellement, les livres sur l’école fleurissent en cette période de l’année. Les grandes manœuvres actuelles autour de la réforme du système scolaire ont certainement accru le désir des acteurs ou des chercheurs de livrer leur réflexion ou leur expérience. Parmi l’abondante production éditoriale, nous avons lu trois ouvrages très différents, mais qui témoignent chacun de l’extrême importance, pour l’avenir d’un pays, d’une connaissance précise de son système éducatif.

Faits d’école du sociologue François Dubet (éditions de l’EHESS, coll. « Cas de Figure », 400 p., 16 €) analyse les mutations du système depuis une vingtaine d’année en s’interrogeant d’une part sur la pluralité des expériences que concentre l’école, et de l'autre sur le rôle de la sociologie de l’éducation qui, en bien des cas, défait les croyances en œuvre chez les acteurs. Le Lycée de nos rêves (Hachette-Littérature, 230 p., 18 €) raconte la tentative de l’Institut d’études politiques de Paris d’associer des établissements scolaires sensibles à de grandes entreprises afin de mener des expériences d’intégration comme des voyages scolaires à l’étranger. A cette fin, il convenait de convaincre les administrations et de mobiliser des professeurs volontaires, tel Thomas Reverdy, du lycée de Bondy et jeune écrivain, qui co-signe avec un autre enseignant, Cyril Delhay, aujourd’hui chargé de mission auprès du patron de Sciences-Po, cet ouvrage qui se présente comme un journal de bord. La lecture est prenante, mais on manque cependant d’une analyse distanciée de l’expérience. Enfin, Tombeau pour le collège (Flammarion, coll. « Café Voltaire », 100 p., 12 €) est, après Collèges de France (Fayard, 2003), le deuxième ouvrage que Mara Goyet, professeur d’histoire-géographie, consacre à son expérience d’enseignante dans un collège difficile de Seine-Saint-Denis. Incontestablement bien écrit, écartant toute langue de bois ou discours convenu, l’auteure traduit la solitude de l’enseignant qui finit par perdre une partie de sa vocation. Dans ce récit d’une dernière année, la direction de l’établissement semble absente et l’inspection s’avère indifférente voire menaçante, surtout lorsque le corps enseignant décide de recourir à la grève. A ce moment-là, comme lors de la fête de fin d’année des enseignants, la solitude disparaît et laisse place à une institution immatérielle faite d’amitié et de volonté. Le témoignage de Mara Goyet n’est donc pas totalement pessimiste. Son livre rappelle tous les possibles que recèle une simple salle des profs d’un collège de banlieue. Il est important d’en prendre conscience.

Vincent Duclert

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