Premier mai
Antoinette Glauser-Matecki est docteur en anthropologie sociale et en ethnologie. En 2002, elle a publié une étude des rites, mythes et croyances attachés au premier mai, rassemblant toute une série de données passionnantes sur les fêtes calendaires dans les campagnes et la mythologie céleste de ce temps où le temps est suspendu (Le premier mai ou le cycle du printemps, Imago, 242 p., 21 €). Cueillettes des maïs, sacre des reines de mai, rites associés à la lune rousse, jeux sexuels réprouvés par l'Eglise, autant de pratiques aujourd'hui disparues et que symbolisent désormais l'offrande du muguet et la fête du travail où l'on ne travaille pas précisément. On peut en profiter pour lire ou relire Sylvie de Gérard de Nerval qui parle de ce monde perdu et à jamais présent dans notre imaginaire. Désormais, le monde est politique et le premier mai résonne des combats passés et avenirs. Pourtant, les transgressions ancestrales qu'étudie Antoinette Glauser-Matecki figurent aussi des actes de liberté individuelle et collective.
Vincent Duclert, EHESS
You can follow this conversation by subscribing to the comment feed for this post.