Scoop : les citoyens savent réfléchir !
Mardi matin, à 9h20, l’effervescence régnait devant le 28bis de la rue Saint-Dominique, à Paris. Quelques dizaines de militants de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité distribuaient des tracts à la porte de la Maison de la Chimie, où se déroulait, de 9h30 à 12h30, le Forum national des États généraux de la bioéthique.
Forum, comme l’indiquait le programme distribué aux participants ? Ou colloque, comme l’indiquait le site web des États généraux ? En tout cas, rien à voir avec les trois forums régionaux organisés en juin à Marseille, Strasbourg et Rennes. Car mardi, pas d’échanges entre les intervenants et les personnes présentes dans la salle. L’heure était aux allocutions.
Certaines d’entre elles, soulignant « l’excellente surprise » que représentait « la richesse de la réflexion menée par les panélistes ayant participé aux forums régionaux », m’ont fait sursauter. Est-il donc si étonnant que des citoyens « lambda » soient capables de mener une discussion sur des sujets complexes ? Ce qui nous manque en général pour nous forger un point de vue ou, a contrario, pour passer d’une opinion tranchée à la formulation de doutes, c’est le temps. Le temps de nous informer. De discuter. Dès lors que ce temps d’information et de discussion est rendu disponible – comme ce fut le cas pour les trois panels de citoyens des forums régionaux - alors une réflexion constructive et nuancée peut s’engager. Preuve en avait déjà été faite en 1998, lors de la conférence des citoyens sur les OGM. Ou plus récemment, en 2005 et 2006, lors de Meeting of Minds, réflexion collective de citoyens européens sur les conséquences sociétales de l’avancée des neurosciences. Pourquoi en aurait-il été autrement sur la bioéthique ?
Cécile Klingler
PS : Nous reviendrons sur les principales conclusions de ces États généraux à l’occasion de la remise du rapport final, à la fin du mois.
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