Milliers de perles
Les techniques
mises au point dont j’ai commencé à vous entretenir hier sont imposées par des
éléments liés aux corps gelés dont la décomposition reprend dès l’ouverture de
la tombe mais aussi par les vêtements dont était parée l’élite iakoute aux 17e
et 18e siècles. La femme aux plus beaux vêtements que nous ayons eut
l’occasion de découvrir en Iakoutie centrale portait plusieurs robes dont une
en écarlatine : tissu rouge d’origine anglaise qui semble avoir été aussi
prisé par les iakoutes que par les indiens du Canada à la même époque. Ses deux
robes, son manteau et ses dessous à faire frémir Sonia Rykiel – dont je tiens à
sa disposition en vue de sponsoring les modèles – étaient décorées de perles.
Si les plus grosses peuvent atteindre un centimètre de diamètre, la plupart,
vendues à l’époque en écheveaux ne font que quelques millimètres. L’estimation
du nombre de perles initialement cousues en bandes sur les vêtements est
d’environ un million. Si ce nombre est exceptionnel, les dizaines de milliers
de perles sur les vêtements sont notre lot quotidien. Si sur des vêtements
parfaitement gelés, photos et reconstitutions sont aisées –relativement- ;
lorsque le corps est en cours de décomposition, le coffre effondré rempli de
sédiment et les habits présents sous forme de fragments, ces milliers de perles
peuvent rapidement devenir un enfer pour qui essaie de comprendre le costume. Ce
fut le cas sur la quatrième tombe fouillée cette année. Tombe d’un homme de
l’élite elle se présentait sous la forme d’une légère dépression surplombant
une prairie. Le permafrost n’était pas atteint à la sonde ce qui laissait
espérer une fouille aisée.
Ce fut une découverte d’importance pour notre
programme puisqu’elle nous livra un homme dont l’équipement est semblable à
ceux de
EC, PG
Rédigé par : Sandrine | 29/08/2010 à 10:25
Ravie de voir que les tombes repérées l'année dernière tiennent leurs promesses et plus encore. Quant aux attibuts féminins ou masculins, le cas évoqué ici nous montre bien encore une fois qu'il faut toujours se méfier des idées préconcues...
Profitez bien du fugace automne iakoute.