Hergé et Verkhoïansk
Bien des
« Hergéologues » vous le diront et bien des tintinophiles vous le
préciseront, l’une des plus belles cartes qu’ait jamais dessiné Hergé fut celle
de l’Asie pour le petit « Vingtième ». Cette carte annonçait les
aventures de Tintin en Orient, aventures que nous connaissons sous les titres Les cigares du pharaon puis Le Lotus bleu. Ne croyez pas que je sois un super
tintinophile prêt à répondre sur ce blog à des questions telles que le nombre
d’apparitions de Séraphin Lampion dans les albums de Tintin même si quelques
questions ayant trait à l’archéologie m’ont toujours tenu à cœur et resteraient
à explorer ( à ce propos je les tiens à la disposition de tous les éditeurs
lisant ce blog !). Je regrette simplement que la maître n’ait guère
envoyé, sauf chute d’aérolithe, son fameux reporter dans l’Arctique bien que,
dit-on, il ait envisagé à un moment de lui faire parcourir l’Alaska. Si cette
carte m’a interpellé, c’est qu’en dehors d’un intérêt graphique certain, elle
est datée du premier décembre 1932 et qu’elle donne une vision du monde l’année
de la naissance de mon père. En dehors de cette piété filiale, la région de Verkhoïansk y est représentée et
à son emplacement sont figurés (de mémoire) un igloo, un esquimau et un
traineau à chiens. Si elle a été dessinée à une époque ou Hergé commençait
sérieusement à se documenter sur les régions où il allait envoyer son encore
jeune reporter accompagné de Milou, dans le cas de Verkhoïansk il s’était
entremêlé les pinceaux. Les documents relatifs à cette région étaient rares en
Occident à cette époque et dans ce cas, comme dans d’autres antérieurs –il faut
que jeunesse se passe et elle le fut-, le maître ne faisait que reprendre les préjugés
du moment. Cette représentation était tirée de l’inconscient populaire et si
elle a été réalisée en 1932, elle ne semble guère avoir été modifiée par la
suite, le pôle mondial du froid ne pouvant être habité que par des
esquimaux…Pour vous lecteurs assidus ou occasionnels, la présence des Iakoutes
éleveurs de vaches et de chevaux, est peut-être le message à retenir de ces
moments passés ensemble. Elle démontre les formidables capacités d’adaptation
humaine et les erreurs répétées au cours des temps des préjugés.
EC
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