Four centuries of geological travel
Voici un livre qui tranche parmi les nombreux titres de la série à laquelle il appartient. Four centuries of geological travel. The search for knowledge on foot, bicycle, sledge and Camel, dirigé par Wyse Jackson (Society London Special Publication 287, 2007, 415 p.) ne relève pas de recherches sophistiquées accessibles exclusivement aux spécialistes, mais d’une collection d’études historiographiques susceptibles de passionner les géologues de tout bord, comme les naturalistes et les philosophes férus d’histoire des sciences. La géologie a d’abord été, et reste encore pour une part importante une science « péripatéticienne », fondée sur l’observation des paysages et des roches. Ce livre vous emmènera à bicyclette sur les routes d’Irlande, à cheval vers le Grand Canyon du Colorado avec les découvreurs du Far West, en traîneau dans les solitudes glacées du Groenland ou du Grand Nord canadien, à dos de chameau ou à pied en plein Sahara, parmi des Touaregs diversement disposés… Deux contributions concernent cet ailleurs qui nous est familier. L’une raconte la riche expérience de Théodore Monod, tant géologique que philosophique. L’autre, signée par Philippe Taquet, présente quatre grandes figures de la découverte géologique du Sahara au début du XXe siècle : René Chudeau, mort dans la misère en 1921, Conrad Kilian, « suicidé » peut-être pour s’être approché de trop près des problèmes politico-pétroliers, Albert de Lapparent, découvreur de dinosaures et victime d’un chameau (une chute le laissant paralysé), et l’infatigable Théodore Monod, mort à 95 ans, à l’aube du nouveau millénaire.
André Michard, Université de Paris-Sud Orsay et ENS