Elu le 6 mai 2012, François Hollande a publié au cours de sa longue campagne deux ouvrages largement présents en librairie. Le premier, Le Rêve français, paru aux éditions Privat en août 2011, à la veille de l’université d’été du parti socialiste à La Rochelle, rassemble ses discours depuis celui de Lorient, le 27 juin 2009, intitulé pour ce livre : « On les appellera des socialistes ». Ces discours sont précédés d’un long entretien avec le candidat, pas seulement en vue des primaires socialistes mais aussi sur sa vision de la gauche, de la France et du monde (287 p., 9,90 €).
En février 2012, en pleine campagne présidentielle, François Hollande publiait un livre personnel et politique, Changer de destin, aux éditions Robert Laffont (169 p., 9 €). Il se concluait par un chapitre reprenant le slogan du candidat, « Le changement, c’est maintenant ».
Ces deux livres, on s’en souvient peu, ont été précédés d’un troisième *, un livre d’entretien réalisé avec le journaliste politique Pierre Favier après le départ de François Hollande de la direction du Parti socialiste (Le Seuil, 2009, 398 p., 20 €). Il y revenait longuement sur son action, et évoquait, brièvement, l’avenir qu’il souhaitait se donner, servir d’abord les Corréziens mais sans exclure non plus d’autres responsabilités. Celles-ci devaient passer par de nouvelles expériences, un parcours très différent, une réflexion mise en avant, en direction des Français à nouveau. « J’ai à nouer une autre relation avec les Français autour d’une conception de l’Etat, de la politique, avec une claire vision de la France dans cette sortie de crise, avec des solutions que je porterai dans les mois à venir et qui tiennent moins des réponses à tout que d’une somme limitée de choix sur l’essentiel. » En une phrase claire, mais à laquelle peu de gens à l’époque prêtèrent attention, François Hollande se déclara : « là où je suis, je me prépare ».
Moins que François Mitterrand, plus spontanément peut-être aussi, François Hollande aime les livres. Il l’a rappelé dans son entretien du Rêve français. Et il n’oublie pas, dans les livres, « tous celles et ceux qui permettent qu’il existe, des éditeurs aux lecteurs. J’ai aussi une pensée particulière pour les libraires, les bibliothécaires ». L’une des premières mesures de son gouvernement devrait être d’abroger la hausse de la TVA décrétée dans ce secteur sous l’ancien quinquennat, et qui avait bouleversé des libraires déjà très fragilisés.
Vincent Duclert