Avant l’apocalypse. Berlin 1919-1933
Entre le temps du conservatisme et celui du nazisme, entre la Première et
la Seconde Guerre mondiale, entre l’Empire allemand et la division de l’Allemagne,
Berlin a vécu quatorze années intenses de bouillonnement intellectuel, de création artistique,
d’innovation technique, dans un contexte de tensions politiques ouvertes et de
fragilités économiques. C’est la ville d’Otto Dix, de Bertolt Brecht, Kurt
Weill, Fritz Lang. Dirigé par Lionel Richard, spécialiste de l’Allemagne de
Weimar, Avant l’apocalypse. Berlin
1919-1933 (Autrement, coll. « L’atelier d’histoire », 256 p., 22
€) associe de nombreux chercheurs allemands à des auteurs français. La grande
métropole se déploie, avec ses lendemains de guerre sanglants et ses
avant-gardes fiévreuses, l’importance de
son quartier juif ou l’image de l’Amérique entraînant une phase de
modernisation et de culture de masse. Mais très vite la violence politique
revient, la crise de 29 déchire la prospérité allemande, le nazisme impose son
ordre, Berlin plonge dans la nuit. Si l’ouvrage inclut un plan de Berlin dans
les années 20, on pourra regretter l’absence d’illustrations permettant de
mieux comprendre l’importance de ces quelques années où Berlin découvrait la
démocratie républicaine, et pénétrer plus en avant dans le passé lointain d’une
ville sans équivalent.
Vincent Duclert
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