Politiques du charisme
Publiée dans la collection « L’ordre philosophique », l’étude de Jean-Claude Monod sur les « politiques du charisme », auquel l’éditeur donna un titre troublant, Qu’est-ce qu’un chef en démocratie ? résonne dans l’actualité. Le Monde a du reste publié dans son édition du week-end (1er décembre 2012) un entretien avec l’auteur qui s’ouvre sur un essai d’analyse de la crise qui secoue l’UMP. Si le XXe siècle a été, comme l’écrit Jean-Claude Monod, « celui des pathologies du charisme politique », là où « le culte du chef y aura atteint des dimensions d’autant plus fantastiques qu’il se soutenait d’appareils d’Etat, de moyens policiers, bureaucratiques, médiatiques, de répression, d’encadrement et d’embrigadement d’une sophistication et d’une extension jamais vues », qu’en est-il du chef dans les systèmes démocratiques censés incarnés l’intérêt général, l’égalité entre les citoyens, la délibération collective. Si la démocratie est tentée par l’homme providentiel et le culte du chef, c’est qu’elle accuse un déficit démocratique qu’il s’agit de surmonter, par exemple par une circulation du charisme qui redonnerait de la dignité à l’ensemble du corps civique (312 p., 21 €)
Vincent Duclert
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