Entre Proust et Freud
en 2005, Max Dorra s'intéressa aux relations de Proust et de Freud (en y ajoutant Spinoza). Son essai de psychanalyse interrogeait l’événement fondateur de leur œuvre », l’instant où tout redevient possible, où l’on s’extrait comme par enchantement des dispositifs qui enserrent et incarcèrent. Quelle petite phrase bouleversante au cœur au cœur d’un être (coll. « Connaissance de l’inconscient », série « Tracés », 2005, 291 p., 22,50 €) s’ouvrait sur une fulgurante phrase du Temps retrouvé : « Là où la vie emmure, l’intelligence perce une issue ». Voici que Jean-Yves Tadié poursuit l’enquête entre Proust et Freud avec Le lac inconnu publié dans la même collection et la même série dirigées par J.-B. Pontalis (189 p., 16,50 €)
« Ce que j'ai cherché, c'est à comparer deux intelligences, deux attitudes, deux comportements face aux hommes et au monde face à soi aussi. Comme si, des deux termes de la comparaison, des deux pôles de la métaphore, pouvaient, je l'espère, jaillir une étincelle, une idée, une impression poétique. Ainsi se souviendra-t-on toujours de l'un quand l'autre parle », explique l’historien de la littérature qui invite à la lecture d’une œuvre et de l’autre. Le titre est inspiré d’une citation de Marcel Proust (« … ce magnifique langage, si difficile de celui que nous parlons d’habitude et où l’émotion fait dévier ce que nous voulions dire et épanouir à la place une phrase tout autre, émergée d’un lac inconnu où vivent des expressions sans rapport avec la pensée et qui par cela même la révèlent. »)
Vincent Duclert
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