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28 novembre 2011 |

Historien public

Blog nora
Demain 29 novembre se tient au Centre national du livre (CNL) une journée d'études autour de l'historien, éditeur et académicien Pierre Nora, dont l’œuvre et l'engagement dans l'édition ont profondément transformé le paysage intellectuel français. Cette journée voulue par Jean-François Colosimo, président du CNL, est accompagnée par Antoine Gallimard, PDG des éditions Gallimard qui viennent de publier deux ouvrages de Pierre Nora, Historien public et Présent, nation, mémoire. Placé sous le patronage du ministre de la Culture Frédéric Mitterrand, cet événement réunira de nombreuses personnalités du monde du livre. La journée sera ouverte par Régis Debray et conclue par le philosophe Marcel Gauchet tandis qu’interviendront notamment des historiens comme Jean-Noël Jeanneney, Jacques Julliard, Jean-François Sirinelli, Christophe Prochasson ou Olivier Wieviorka, ainsi que des éditeurs tels que Teresa Cremisi (Flammarion), François Gèze (La Découverte) ou Éric Vigne (Gallimard) et des écrivains comme Michel Crépu ou Claude Lanzmann. L’historien Pierre Nora, présent à la journée, y sera plus que jamais en situation publique, lui qui n’a jamais déserté les arènes de la publication, depuis la maison Gallimard où il a notamment dirigé et publié Les lieux de mémoire et fondé la revue Le Débat jusqu’aux nombreuses interventions dans la grande presse, Le Monde en premier lieu qui accueilli différents appels de l'historien dont ceux de « Liberté pour l’histoire » ou de l’enterrement du funeste projet de « Maison de l’histoire de France ». Pierre Nora l’explique dans la courte introduction au recueil de toutes ces contributions étendues sur 50 ans d’activités intellectuelles (Historien public, 537 p., 23,50 €), il n’a été ni un historien médiatique commentateur inlassable de faits d’actualité comme René Rémond, ni un historien engagé au sens où Pierre Vidal-Naquet le fut à partir de la Guerre d’Algérie. Il se situe plutôt dans un entre-deux, soucieux de faire la part belle à la culture réflexive née de la pensée historienne, accompagnant et critiquant simultanément ce que le philosophe Habermas nomme « les usages publics de l’histoire », attentif à « la défense de la liberté de recherche et d’expression contre l’ingérence du pouvoir politique et les pressions partisanes », favorable à un « type d’histoire qui réconcilie la recherche scientifique et la mémoire collective ». Les intervenants à la journée d’aujourd’hui adopteront-il pour eux-mêmes cette exigence de liberté intellectuelle pour débattre publiquement de la figure contemporaine de l’historien public ? Et qu’en pense Pierre Nora ?

Vincent Duclert

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