L’animal est l’avenir de l’homme
Alors que se tient aujourd’hui à Saint-Pétersbourg une conférence internationale pour la sauvegarde du tigre, arrêtons-nous sur le travail du philosophe et éthologue Dominique Lestel, maître de conférences à l’Ecole normale supérieure. Auteur de nombreux ouvrages consacrés au rapport de l’homme et de l’animal, il élabore méthodiquement une anthropologie philosophique de l’humanité pensée dans sa relation avec cet autre-ressemblant. Publiant aujourd’hui un essai dense et médité, L’animal est l’avenir de l’homme (Fayard, 188 p., 16 €), il avertit résolument ses lecteurs : « Les pages qui suivent visent à fournir des munitions et des vitamines pour ceux qui continuent à penser, envers et contre tous, que se soucier des animaux fait intrinsèquement partie de ce que signifie être un humain ». Aussi l’homme prédateur ne fait-il pas seulement que détruire des espèces et la vie, il se mutile et se dévore lui-même. La solution réside, pour Dominique Lestel, dans la construction d’une bioéthique de la réciprocité, une « bioéthique prescriptive » visant à la promotion d’un monde commun où s’établiraient des « relations justes » avec l’animal (loin de toute sacralisation). En tout cas, L’animal est l’avenir de l’homme démontre que le souci de l’animal est une forme supérieure de sagesse humaine. C'était le pari de Lestel.
Vincent Duclert
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