Intermède BD
Le mystère de la traction 22 est un album comme on les aime, d’aventure et de ligne claire. Le dessin d’Emilio van der Zuiden, vif, alerte, restitue avec finesse l’atmosphère d’une décennie, celle des années 50, qui bascule vers la modernité des sixties. Il emmène le scénario (d’Olivier Marin) à toute allure, du moins celle des Tractions et de la mythique « Citroën 22 ». C’est l’intrigue de l’album. Margot, jeune et jolie stagiaire à Auto Revue, hérite d’un article mi-sérieux mi canular : retrouver « un fantôme ». Car cette « 22 », dotée d’un moteur V8 et de phares encastrés dans les ailes (à la différence des Tractions 7 et 11 chevaux), a disparu à peine née. C’est dire alors qu’elle fut convoitée, qu’elle devint un mythe. Personne ne l’avait vue, tout le monde en rêvait. « C’était une limousine de luxe », raconte un ancien ingénieur de la firme, sombré dans l’alcool, et que Margot retrouva dans sa quête éperdue de la belle. « La Française qui devait concurrencer les Américaines ! Elle avait fière allure au Salon de Paris de 1934. Et puis, très rapidement tout a foiré…. Citroën a été mis en cessation de paiement et Michelin a racheté la boite. » Le projet de la 22 fut abandonné et les quelques exemplaires construits devinrent, après transformation, de simples 11. Tenace mais non dépourvue d’atouts, Margot mène une enquête inattendue qui va éveiller haines et jalousies. Mais le happy end est proche, réservant encore de nouvelles surprises. Surgit même une splendide « déesse » jaune. Le dépaysement est assuré. Evidemment, les auteurs cultivent avec gourmandise les références féminines de l’automobile, mais la jeune Margot ne s’en laisse pas compter. C’est elle qui mène la danse ! (éditions Paquet, 48 p., 13 €).
Vincent Duclert
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