Une société à soigner
L’étude du philosophe et historien des sciences Gérard Jorland consacrée à l’hygiène et à la salubrité publiques en France au XIXe siècle (Une société à soigner, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque des histoires », 361 p., 27 €) se saisit d’une contradiction essentielle dans la naissance de la santé publique dans notre pays. Le mouvement hygiéniste y a été particulièrement puissant, et il a conféré à la santé publique une importance considérable. Pourtant, le libéralisme a dominé dans la construction des politiques publiques, à la différence de l’Angleterre où a régné un fort étatisme. Ce n’est pas le moindre mérite du livre de Gérard Jorland que d’étudier ce paradoxe dont l’impact est toujours d’actualité. L’échec de la campagne de vaccination de la grippe A n’en serait-il que le dernier avatar ?
Vincent Duclert
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