D'Eugène Sue à Joseph Kessel
L’été est la saison propice à la lecture et aux vacances. Bien que les chercheurs n’en prennent jamais, on conseillera aux autres d’emmener dans leurs valises deux volumes de la belle collection « Quarto » chez Gallimard.
Pour commencer, Les Mystères de Paris, d’Eugène Sue, fabuleux roman (paru initialement en 1843-1844 *) qui donne à voir une ville comme jamais on ne l’a imaginée. L’édition y est ici, intégrale et annotée par l’historienne de la littérature Judith Lyon-Caen, qui signe la préface. « Les Mystères de Paris sont bien de ces œuvres qui, comme la Comédie humaine ou Les Misérables, contribuent à la lisibilité du monde ». On pourrait ajouter, à la lire, le monde social d’une ville (1516 p., 26,90 €).
Pour suivre, autre dépaysement, dans un autre siècle, plus loin de Paris, les Reportages et romans de Joseph Kessel, conçu et préfacé par Gilles Heuré, historien et grand reporter à Télérama. Les œuvres du prince des journalistes sont distribués en lieux qui disent le voyage et l’aventure, l’enquête et l’engagement, la Résistance avec L’armée des ombres et le Chant des partisans : Première Guerre mondiale, Irlande, Russie, La ligne [aéropostale], Palestine, Allemagne 1932, Etats-Unis/New York 1933, Espagne 1938, Seconde Guerre mondiale, Israël 1948, pour finir sur cet aveu : « J’aime les gens qui se dépassent… ». L’intérêt de ce volume tient notamment dans la réflexion sur le lien du reportage et du roman, avec les fortes convictions de Kessel sur leur attachement réciproque (1288 p., 27,50 €).
Vincent Duclert
* et en feuilleton, auparavant, en 1842, dans Le Journal des débats.
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