Une brève histoire de l'infini
Le cosmologiste John D. Barrow est l'auteur de nombreux livres à destination du grand public. Barrow fait partie de ces scientifiques
C'est pourquoi je reconnais que dire du mal de son dernier livre, Une brève histoire de l'infini (21 €, aux éditions Robert Laffont), ne me serait pas particulièrement désagréable. Il suffirait pour cela d'insister sur quelques défauts. Ainsi on aimerait qu'il approfondisse davantage certaines questions, comme celle de la convergence des séries de nombres. On pourrait aussi lui reprocher un style d'une lourdeur parfois insoutenable, comme dans ce passage : « L'infini Absolu allait au-delà de toute détermination humaine puisqu'une fois déterminé il ne pourrait plus être vu comme infini car il aurait alors été nécessairement fini, sa détermination faisant qu'il pouvait être ajouté, soustrait, manipulé et augmenté infiniment comme les autres infinis de rang plus faible. ». Mais la traduction est peut-être en cause. Elle en tout cas nettement fautive par endroits (« pattern » non traduit, le mot « décimal » mal employé, ce qui entraîne une confusion regrettable entre nombre décimal et nombre réel, et j'en passe).
Mais ce serait de la mauvaise foi. Le plus important est que ce livre provoque la réflexion du lecteur, l'ouvre à des problématiques fascinantes concernant l'intervention de l'infini mathématique en physique. Je crois même qu'il peut susciter l'enthousiasme des plus jeunes lecteurs pour ces questions, et pourquoi pas susciter quelques vocations. Scientifiques, bien sûr.
Fabien Besnard
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