Il mourut à un mois de son centenaire, fut membre de l’Académie Française, puis durant 43 ans le premier secrétaire de l’Académie des sciences renouvelée, rédigea à ce titre 69 éloges d’académiciens philosophes, mathématiciens, astronomes, géographes ou médecins de son époque.

Il écrivit les célèbres Entretiens sur la pluralité des mondes ainsi que l’Histoire des oracles. Mais surtout, en tant que secrétaire de l’Académie, il se devait d’en écrire l’histoire raisonnée. Chaque année est alors publié un volume comportant l’ « histoire », suivie des éloges puis des mémoires de l’Académie des sciences : trois stratégies différentes de diffusion des travaux de la « compagnie presque nouvelle » comme il disait. L’histoire est accessible au plus grand nombre et constitue les textes fondateurs d’une nouvelle discipline, les éloges se prêtent à une forme nouvelle d’histoire pluridisciplinaire et enfin les mémoires sont réservés aux initiés.

A l’image de son héros éponyme, le livre de Simone Mazauric, Fontenelle et l’invention de l’histoire des sciences à l’aube des lumières (Fayard, 2007, 390 p., 24 €), traverse un siècle de transition et retrace la fondation des grandes académies des sciences européennes, le rôle des sciences dans l’espace public, la querelle des anciens et des modernes, l’émergence de la science moderne et les débuts de l’histoire des sciences. Un livre complet, dense, autour d’un homme attachant.

Frédérique Rémy, CNRS