Le Roi yéti
A la lecture du titre et des premières lignes du « Roi yéti » (Patrice Parisis, coll. Fantamasques, Editions du Masque d'Or, 2008, 18 €), j'ai pensé à un roman de cryptozoologie. Très vite toutefois, j'ai lu une parodie de « Tintin au Tibet »
dont le Hergé aurait écouté en boucle du Bobby Lapointe (façon « Saucisson de cheval n°2 »). Les lamas sont là, tout comme le yéti du titre, d'ailleurs accompagné de nombreux congénères. L'auteur use et abuse de jeux de mots (laids) et de métaphores hardies : je ne pensais pas dépasser trente pages. Il tient toutefois étonnement bien la distance. La seconde moitié de l'ouvrage évoque,elle, plutôt certaines aventures de La Vache, héros de bande dessinée des années 1990 de De Moor et Desberg, dans lesquelles des animaux revanchards tentent de se débarrasser de l'homme par des complots tortueux. L'histoire finit moins bien : pas de bovin agent secret (nom de code Pi 3,1416), pour contrer les noirs desseins vengeurs du yéti dont les explorateurs trop téméraires ont enlevé le fils et l'ont laissé mourir. Faut-il chercher une morale à cette fable tragicomique et pessimiste? On en trouverait plusieurs, sans doute naïves : les hommes ont tort de chercher à découvrir à tout prix ce qui leur est caché ; la vengeance ne rend pas plus heureux ; tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir... Ce n'est pas le livre de l'année, mais pas le pire non plus loin de là. Et l'auteur a au moins la qualité de ne pas se prendre au sérieux.
Luc Allemand, La Recherche
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