La victoire de Barack Obama et l’événement de son investiture, demain 20 janvier, marquent aussi la défaite des néo-conservateurs américains

qui, avec leurs alliés bellicistes (les « faucons »), ont dominé les deux mandats présidentiels de George Bush, jusqu’en 2006 surtout puisqu’une inflexion « réaliste » de la politique américaine s’esquissa à ce moment. Justin Vaïsse, qui est aujourd’hui chercheur à la Brookings Institution de Washington, a fait l’histoire de ce courant intellectuel et politique depuis le premier âge du néoconservatisme jusqu’à la « doctrine Bush ». L’ouvrage issu de sa thèse est paru il y moins d’un an aux éditions Odile Jacob (338 p., 29 €). L’auteur concluait sur l’avenir certain du néconservatisme, surtout si celui-ci se définit d’abord par le nationalisme. Cependant, l’ampleur de la victoire démocrate et le choix de Barack Obama en faveur d’une approche intellectuelle de la politique *, imaginant les termes d’un nouveau rapport à la nation et au pouvoir, risque de modifier cette prévision.

Vincent Duclert, EHESS

* A noter que la prochaine opinion que publiera la Recherche dans son numéro de février portera sur « Obama, la science et la politique ».