L'économie morale
Ouvrage d’actualité s’il en est, L’économie morale de Laurence Fontaine,
sous–titré « pauvreté, crédit et confiance dans l’Europe
préindustrielle » (Gallimard, coll. « Nrf essais », 437 p., 20 €)
envisage l’économie comme une dynamique qui mêle la politique, la
culture et le social. Ainsi les relations nouées autour du crédit
apparaissent-elles aussi bien économiques qu’immatérielles, définies
alors par un sens moral et une capacité à former du lien social.
Derrière les transferts financiers réside un véritable échange de
valeur au sens premier du terme.
La recherche de Laurence Fontaine, directrice de recherche au CNRS, est appuyée sur des études de cas méthodiquement conduites, dont celle de l’état du crédit à Paris au XVIIIe et l’enquête sur les Monts-de-Piété qui sont nés en Espagne et en Italie dès le XVe siècle. Le chapitre final consacré à la construction sociale et culturelle de la confiance clôt un ouvrage à la fois très érudit et très profond dans ses analyses, et la conclusion esquisse l’actualité de cette « économie morale » dont on mesure toute l’importance présente.