Françoise Dolto aurait eu cent ans cette année. Au-delà des controverses actuelles lancées sur son présumé héritage, on pourra s’intéresser au très beau volume publié par les éditions Gallimard sur Les archives de l’intime de la psychanalyste (254 p., 29,50 €). Françoise Dolto gardait beaucoup des traces de sa vie professionnelle et privée, réunies ici et éclairées par plusieurs chercheurs, psychanalystes bien sûr mais aussi historiens comme Manon Pignot et Yann Potin. Ce qui ressort de cette édition très soignée est qu’effectivement elle n’était pas une « femme de pouvoir » comme l’écrit dans la préface sa fille Catherine Dolto.

Elle était surtout attentive aux êtres et aux temps qui les réunissent, comme sur toutes les photographies, dessins et tableaux qui illuminent un livre plein d’enchantement. « Il me paraît plus simple d’accepter le fait qu’elle était humaine », écrit encore Catherine Dolto qui ajoute : « l’essentiel, c’est ce qu’elle a dit et transmis de son travail clinique et théorique ; le reste relève de sa liberté et de sa vérité du moment. » Ces archives de l’intime font le lien entre ce travail, cette liberté et cette vérité.

Vincent Duclert, EHESS