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17 octobre 2008 |

Des mots et des femmes

Blog_rene La féminisation linguistique, dévergondage langagier pour certain(e)s, revendication militante pour d’autres, la force du débat et les résistances « officielles » peuvent surprendre dans une langue où le genre est omniprésent et où l’on sait que « le neutre n’est jamais neutre ». Si les premiers ouvrages de référence, dictionnaires et encyclopédies, vecteurs idéologiques par excellence en ce qui concerne les représentations du féminin/masculin, ont été écrits par et pour des hommes, il a fallu attendre le milieu du 20 e siècle pour qu’une femme, Josette Rey-Debove, s’impose en lexicographie française. Un colloque en Italie lui rendant hommage explore plusieurs facettes des rapports foisonnants entre genre (au sens du gender) et langage : Des mots et des femmes : rencontres linguistiques, Actes de la journée d’étude tenue à l’Université de Florence (déc. 2006), Annick Farina et Rachele Raus, responsables des Actes, Firenze University Press, 2007, 145 pps., 17,50€. Le besoin des équipes mixtes (femmes/hommes), avec la participation des sociolinguistes pour des projets lexicographiques, l’influence indirecte des salonnières sur les premiers dictionnaires, les problèmes de traduction posés par les connotations dans des dictionnaires bilingues, le rôle précurseur des premières chroniqueuses au Canada français sont parmi les thèmes évoqués. Si la tendance actuelle confirme le triomphe de l’usage de la féminisation sur la norme prescriptive prônée par l’Académie française (voir l’étude de Marie-Marthe Gervais-le Graff sur la presse francophone en Europe et au Canada), le manque d’harmonisation pourrait toujours prêter à confusion…. 

Renée Champion, chercheure ou chercheuse ? l’usage tranchera !, CHSIM, EHESS

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