Vassili Nesterenko
Sous la direction de Guillaume Grandazzi et Frédérick Lemarchand, les Silences de Tchernobyl (sous-titré l’avenir contaminé, Autrement, coll. « Mutations », 2004, 240 p., 19 €) avait donné longuement la parole à Vassili Nesterenko, célèbre physicien biélorusse chargé dans les années soixante de piloter un programme soviétique hautement stratégique (la création de mini-centrales nucléaires afin d’alimenter en énergie les missiles mobiles intercontinentaux) et, après l’accident de la centrale nucléaire ukrainienne le 26 avril 1986, artisan inlassable de l’évaluation des conséquences sur les populations. Il recueillit des données essentielles et lutta avec une grande détermination pour faire reconnaître l’ampleur de la catastrophe. Il sacrifia son confort de savant officiel à ce combat emblématique et s’épuisa, au milieu de grandes difficultés matérielles et politiques, à poursuivre son œuvre. Il est mort ce 25 août à Minsk et son nom, incontestablement, mérite de figurer à côté de celui d’Andreï Sakharov - avec lequel il créa l'Institut de radioprotection indépendant "Belrad".
Vincent Duclert
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