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25 mars 2008 |

Le plan B

Chez le même éditeur, deux ouvrages généralistes bien différents mais tous deux marqués par la question du réchauffement anthropique de l'atmosphère. « Le plan B » de Lester Brown (Pour un pacte écologique mondial, préface de Nicolas Hulot, Calmann-Lévy, 2007, 415 p., 20 €) est sérieux et novateur. Son auteur a fondé en 1974 et présidé pendant 26 ans le Worldwatch Institute, une organisation non-gouvernementale de recherche interdisciplinaire sur l'état écologique du monde et le développement durable. L'ouvrage est une somme environnementaliste originale en ce que les questions sociales, non seulement liées à la survie des populations les plus fragiles mais aussi aux questions de bien-être sont constamment prises en compte : l'éradication de la pauvreté et l'amélioration des systèmes de santé pour tous font partie des mesures écologiques prévues par le plan B « pour remettre la planète en l'état ». L'ensemble est remarquablement documenté : les travaux patients et méticuleux du Worldwatch Institute et de son réseau mondial y sont pour beaucoup. Sur ce dernier point les références sont d'une grande richesse, mais hélas, toutes les notes sont rejetées en fin d'ouvrage, ce qui ne rend pas leur consultation facile (il y a 80 pages). Le plan de l'ouvrage, en trois parties, est limpide : dans « Une civilisation en danger » est présenté l'ensemble des problèmes environnementaux tels qu'ils se posent aujourd'hui en matière de combustibles fossiles, de pénurie d'eau, de réchauffement climatique, de déforestation et de « fracture sociale dans notre monde ». Dans la seconde partie, l'auteur s'attaque aux mesures à prendre, c'est le « Plan B », qui ne dissocie pas la stabilisation nécessaire du climat de la question alimentaire dans le monde. En revanche, la troisième partie, intitulée « Une perspective enthousiasmante » apparaîtra comme telle aux seuls défenseurs de ce libéralisme qui considère que le marché est « capable d'attribuer les ressources avec une efficacité qu'aucun organisme de planification centralisé ne peut atteindre » et qu'il « équilibre aisément l'offre et la demande et fixe un prix qui reflète facilement la rareté ou l'abondance » ! Il reste que certaines perspectives sont effectivement enthousiasmantes, comme la réduction des budgets militaires et leur redéploiement pour « la construction d'un autre futur ».

Pascal Acot, CNRS

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