Le mythe climatique
Benoît Rittaud, mathématicien, maître de conférences à l’université Paris-XIII, collaborateur régulier de La Recherche pour les pages maths, auteur de nombreux ouvrages essentiellement publiés aux éditions du Pommier, plonge aujourd’hui, avec Le Seuil et la collection « Science ouverte », dans le débat hautement polémique du réchauffement climatique. Son ouvrage, Le mythe climatique (206 p., 17 €) interroge la validité scientifique de la thèse dite de la « crise climatique ». L’auteur y établit qu’en l’état actuel des connaissances, il n’est pas possible de fonder scientifiquement le réchauffement climatique. Il a bien conscience qu’en se montrant sceptique sur la « crise climatique », il se fait l’allié objectif d’opinions politiques sans rapport avec le climat. Mais de citer Max Weber qui, dès 1919, écrivait que « chaque fois qu’un homme de science fait intervenir son propre jugement de valeur, il n’y a plus compréhension intégrale des faits ».
Si Benoît Rittaud intervient dans la mêlée, c’est que le rôle des mathématiques apparaît essentiel dans la question posée. « Le grand intérêt de l’angle mathématique est qu’il permet de présenter certaines controverses de manière assez complète – une possibilité plutôt rare dans le domaine des sciences du climat, où tant de phénomènes sont susceptibles d’influer sur tant d’autres. » L’ouvrage présente un autre angle, cette fois épistémologique, en vertu du constat que « l’affaire du réchauffement climatique d’origine humaine fournit un exemple du plus haut intérêt pour étudier la façon dont la science évolue ». Benoît Rittaud estime ainsi que « l’épistémologie peut aussi jouer un rôle décisif ».
L’ouvrage ne passera pas inaperçu, dans la mesure où il veut proposer une critique du réchauffement climatique (d’origine humaine) fondée sur des critères résolument scientifiques. Pour autant, Benoît Rittaud se veut modeste, et surtout ne pas prétendre à l’exhaustivité dans la mesure où la question climatique lui semble « suffisamment complexe et importante pour ne pas la diluer dans d’autres, tout aussi délicates ». En même temps, les conséquences de son analyse auront de toute évidence un caractère global, et pas seulement sur la « crise climatique » mais sur toute la mesure de l’action humaine sur le vivant. Il y a là une certaine contradiction. Une autre contradiction méthodologique apparaît à la lecture du mythe climatique. Benoît Rittaud invoque les mânes de Max Weber, mais il écarte en même temps la pensée des sciences sociales. En effet, la posture dite du carbocentrisme ne se réduit pas uniquement à des données scientifiques qui doivent être discutées comme cela est fait ici. Cet objet révèle aussi un nouveau rapport des groupes et des individus à la planète. Il désigne la prise de conscience de la longue indifférence des sociétés pour les conséquences « écologiques » des phénomènes humains comme la pollution industrielle ou la destruction des sols et des espèces. Il engendre en définitive des comportements nouveaux qui dépassent largement la seule appréhension du réchauffement climatique. Une dernière contradiction émerge enfin du livre. L’auteur, sous couvert de critique épistémologique, attaque résolument les scientifiques favorables au carbocentrisme. Il pointe leurs erreurs, leurs aveuglements, leur rhétorique irrationnelle, tout en critiquant à l'inverse certaines poses extrêmes de leurs adversaires, les sceptiques du climat. Mais Benoît Rittaud glisse lui aussi dans le pamphlet bien que s’en étant défendu en introduction. La conclusion serait finalement d’encourager à l’écriture d’un ouvrage plus exhaustif sur une question qui n’est pas seulement scientifique et épistémologique. D’où sa complexité.
Vincent Duclert
Rédigé par : Alain | 21 juin 2010 à 18:53
J'ai presque fini le livre, et je suis très positivement surpris de sa qualité, de sa retenue et de sa finesse acerbes mais polie...
en plus les compétences mathématiques et logiques de l'auteur, sa pédagogie bien connue, sont bien utilisées pour non pas tackler, mais remettre a leur place, modeste et incertaine, le petit monde des carbocentristes, et des autres aussi d'ailleurs.
un cours de modestie et de doute raisonable.
s'il y a une chose a garder de ce livre c'est qu'on ne sais encore que peu de chose dans le domaine du climat, et que les thèses certaines à 90% ne le sont pas le moins du monde... elles restent possible, parmis d'autres...
ca donne envie d'être climatologue pour y faire un travail passionant, mais modeste.
Rédigé par : jipebe29 | 07 mars 2010 à 00:22
Je suis surpris que, dès le début des travaux du GIEC, la théorie d'Arrhénius sur l'effet de serre du CO2 atmosphérique (1896) ait été reprise comme étant indiscutable. Je rappelle que cette théorie avait été,à l'époque, fort critiquée par les physiciens et était tombée dans l'oubli. Elle est ressortie dans les années 60 et a été reprise en l'état par le GIEC.
Question 1: Comment fonctionne exactement l'effet de serre dans le milieu confiné d'une serre? Ceci a-t-il fait l'objet de travaux préalables?
Question 2 : Peut-on extrapoler à toute la planète cet effet de serre en milieu confiné?
Question 3 : Selon le second principe de la thermodynamique, les transferts de chaleurs se font toujours des corps chauds vers les corps froids. Donc comment le CO2 atmosphérique, d'autant plus froid qu'il est en altitude, , ayant absorbé des IR réémis par le sol, pourrait-il renvoyer sur la terre, plus chaude, de la chaleur sous forme d'IR? Donc le modèle radiatif du GIEC est-il crédible?
Question 5 : la température est une grandeur physique intensive. Cela signifie que sommer ou moyenner des températures n'a aucun sens. Pourquoi alors le GIEC a-t-il travaillé sur une température moyenne, ce qui a permis de générer la courbe en crosse de hockey de Mann, pierre angulaire du SPM et reprise sans état d'âme par les médias, les politiques et les écolos (qui, pour une fois, se sont rangés du côté de la science)?
Question 6 : en principe, les procédures du GIEC sont rigoureuses. Or, dans plusieurs cas, les sources retenues ne sont pas crédibles,ou les données brutes sont "arrangées" ce qui a généré les fameux XXXGates : HimalayaGate, MalariaGate, AmazonGate, NederlandGate, AfricaGate, AntarcticGate, TemperaturesGate, HurricaneGate, ...Tout ceci a fortement décrédibilisé l'ensemble des travaux du GIEC.
Question 7: Pourquoi tant d'arrogance et de mépris de la part de R. Pachauri, qui traite les travaux des climatologues indiens de "science vaudou" et ceux de Svensmark de "risibles"?
Question 8 : Pourquoi les modèles du GIEC ne permettent-ils pas d'expliquer l'Optimum Médiéval, et pourquoi le GIEC a-t-il tenté de le faire disparaître de ses graphiques de température? Quand des modèles ne concordent pas avec des faits passés, ils sont à revoir.
Question 9 : Pourquoi, dans l'introduction aux statuts du GIEC, l'UNEP a-t-il précisé de travailler sur le changement climatique anthropique et ses implications?
S'il avait demandé de travailler sur le climat et ses perspectives d'évolution, cela n'aurait-il pas été plus correct?
Question 10 : Le Parlement anglais a lancé une enquête sur le CRU et les pratiques de certains membres du GIEC. L'IOP (Institute of Physics), éminente société savante britannique, a fait parvenir une contribution extrêmement critique à cette enquête, avec le langage policé des anglais. Lien : http://www.publications.parliament.uk/pa/cm200910/cmselect/cmsctech/memo/climatedata/uc3902.htm
Quel est votre avis sur ce texte "dévastateur"?
Conclusion : j'ai l'intime conviction que, dans l'état actuel de nos connaissances sur les mécanismes complexes du climat, nous sommes incapables de faire des projections fiables sur plusieurs décennies. Donc, dépenser des sommes folles pour des projections non crédibles, n'est-ce pas absurde? Et ces sommes ne pourront être utilisées pour traiter des problèmes actuels, qui, eux, sont bien réels. Où est passé l'esprit du siècle des Lumières? Carbonisé par le RCA?