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19/04/2010 |

Le Psy est aussi une femme !

Au théâtre du Marais jusqu’au 5 juin, Josiane Pinson se produit dans son excellent spectacle PSYcause(s), où elle mêle humour noir et « aigre doux », le temps de quelques psychothérapies hilarantes.

Incroyable polymorphe, la comédienne, seule sur scène, incarne, en un tour de fauteuil, une psy et ses patients. Ou plutôt ses patientes. Toutes ces femmes, plus psychologiquement perturbées les unes que les autres, ne voient en leur thérapeute qu’un symbole d’équilibre, une professionnelle qui va les faire « avancer ». Son seul patient mâle, le jeune et rebelle François, une once plus lucide et plus sensible, voit la femme qu’elle est et explique dès son arrivée pourquoi il l’a choisie : parce qu’elle est « une vioc », « pour pas [s’]attacher ».

Mais loin d’être vexée, notre quinquagénaire est séduite par sa beauté, sa violence verbale et sa folie. Et s’en est fini de la spécialiste de Freud et de Lacan. Un rien la fait sortir de ses gonds ; un appel de son fils pour l’aider à résoudre un problème de mathématiques ou de son aînée qui cherche à identifier leur rapport mère-fille dans les livres de psychologie de la bibliothèque familiale pourtant interdite. La psy craque. Les patientes se font traiter de boulet ou sont abandonnées en pleine manifestation d’un trouble obsessionnel compulsif.

Une mauvaise psy ? Une mauvaise mère ? Une « vioc » à laquelle un homme ne peut plus s’attacher ? Quid de sa séduction, de sa libido, de ses propres angoisses ? Josiane Pinson déshabille la psyché féminine pour ausculter ses fragilités. Le psy est aussi une femme, qui, consciente de ses failles, a besoin de se confier à son tour sur le divan de son meilleur ami.

Un jeu de miroir subtilement dérangeant, où les névroses des patientes se reflètent dans le comportement de la thérapeute, mais un miroir qui nous reflète également. Si les patientes sont trop névrosées, flirtant pour certaines avec la caricature, pour le plus grand plaisir de nos zygomatiques, d’autres sont proches de nos propres questionnements et réactions. Une invitation à vivre, en souriant de nos imperfections.

Morgane Kergoat

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De quelque côté du divan ou du fauteuil qu'on soit : c'est un pur régal ! Une aide salutaire à la déculpabilisation. à conseiller à tous et toutes. J'en ris encore et pour longtemps.

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