Vous êtes sur BLOGS > Momies de Sibérie

 

09/09/2010 |

Hergé et Verkhoïansk


Bien des « Hergéologues » vous le diront et bien des tintinophiles vous le préciseront, l’une des plus belles cartes qu’ait jamais dessiné Hergé fut celle de l’Asie pour le petit « Vingtième ». Cette carte annonçait les aventures de Tintin en Orient, aventures que nous connaissons sous les titres Les cigares du pharaon puis Le Lotus bleu.  Ne croyez pas que je sois un super tintinophile prêt à répondre sur ce blog à des questions telles que le nombre d’apparitions de Séraphin Lampion dans les albums de Tintin même si quelques questions ayant trait à l’archéologie m’ont toujours tenu à cœur et resteraient à explorer ( à ce propos je les tiens à la disposition de tous les éditeurs lisant ce blog !). Je regrette simplement que la maître n’ait guère envoyé, sauf chute d’aérolithe, son fameux reporter dans l’Arctique bien que, dit-on, il ait envisagé à un moment de lui faire parcourir l’Alaska. Si cette carte m’a interpellé, c’est qu’en dehors d’un intérêt graphique certain, elle est datée du premier décembre 1932 et qu’elle donne une vision du monde l’année de la naissance de mon père. En dehors de cette piété filiale,  la région de Verkhoïansk y est représentée et à son emplacement sont figurés (de mémoire) un igloo, un esquimau et un traineau à chiens. Si elle a été dessinée à une époque ou Hergé commençait sérieusement à se documenter sur les régions où il allait envoyer son encore jeune reporter accompagné de Milou, dans le cas de Verkhoïansk il s’était entremêlé les pinceaux. Les documents relatifs à cette région étaient rares en Occident à cette époque et dans ce cas, comme dans d’autres antérieurs –il faut que jeunesse se passe et elle le fut-, le maître ne faisait que reprendre les préjugés du moment. Cette représentation était tirée de l’inconscient populaire et si elle a été réalisée en 1932, elle ne semble guère avoir été modifiée par la suite, le pôle mondial du froid ne pouvant être habité que par des esquimaux…Pour vous lecteurs assidus ou occasionnels, la présence des Iakoutes éleveurs de vaches et de chevaux, est peut-être le message à retenir de ces moments passés ensemble. Elle démontre les formidables capacités d’adaptation humaine et les erreurs répétées au cours des temps des préjugés.

  DSC_6205 


EC

Réagir / Réactions

Commentaires

Flux You can follow this conversation by subscribing to the comment feed for this post.

L'utilisation des commentaires est désactivée pour cette note.