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28 septembre 2009 |

Alpha 2

Blog alpha 2

La saison 2 de la série politico-policière « Alpha » commence sur un album nerveux, dense, qui plonge le lecteur dans un océan d’incertitudes et une attente fébrile du prochain épisode (Fucking Patriot, scénario et dessin d’Iouri Jigounov, couleur Nadia Jigounov, Paris, Le Lombard, coll. « Troisième vague », 56 p., 10,40 €).

Comme pour la première saison, l’intrigue mêle habilement la Russie et les Etats-Unis sur fond de tensions internationales et de guerre froide jamais éteinte. Un prologue revient sur l’histoire d’ « Alpha », alias Dwight Delano Tyler, un agent américain de la CIA, auteur d’une récente action héroïque qui sauva la vie du Président des Etats-Unis lui-même, et dont la première mission l’avait amené à affronter les redoutables forces spéciales du FSB russes. Dans cet album-ci, deux ou trois histoires se croisent, d’abord une sacrée affaire de manipulation de la CIA intoxiquant la Maison Blanche et amenant le président américain à ordonner la destruction en vol d’un très inoffensif long-courrier de l’Aeroflot en approche de New York, ensuite une journée particulière de l’agent Tyler qui passe brutalement du statut de héros national à celui d’agent double démasqué et traqué par d’anciens collègues de la CIA, enfin quelque chose qui ressemble à un début d’idylle entre celui-ci et son ex-coéquipière, la forcément jolie Sheena Fergusson à qui il déclare sa flamme dans la suite d’un hôtel de Portland. On suit également les différents comploteurs tant à Washington qu’à Moscou. Autant dire qu’on ne comprend pas grand-chose à ce puzzle obscur. Mais on a le sentiment très net que les pièces se mettent doucement en place et qu’en guise de vulgaire agent double, Tyler serait plutôt un agent triple ou quadruple qui a su anticiper les ennuis à venir. Produit de la ligne claire, cet album promet, aussi bien pour l’univers graphique qui se construit que pour une intrigue pleine de souffle sur fond de guerre des agences, de coup sacrément tordus et de vieux contentieux russo-américains. C’est très bien fait d’autant que Jigounov fait tout (en famille semble-t-il), le scénario, le dessin, et le café. Dans une veine assez proche, signalons la sortie prochaine du tome 6 de Lady S, où l’héroïne, devenue interprète estonienne au Parlement de Strasbourg, ne cesse d’être rattrapée par son passé de l’autre côté du rideau de fer (Salade portugaise, scénario de Jean van Hamme, dessin de Philippe Aymond, Paris, Dupuis, coll. « Repérages », 48 p., 10,40 €).

Vincent Duclert

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