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25 février 2009 |

A quoi sert un éditeur ?

Blog quantita A quoi sert un éditeur ? "Les éditions Les nouveaux auteurs ont été créées pour faire émerger plus de nouveaux talents par an". J'ai recopié cette déclaration sur leur site Web (www.lesnouveauxauteurs.com).

D'ailleurs, pour s'affranchir des comités de lecture "occultes" (sic), ils proposent à tout un chacun de rejoindre leur "comité de lecture citoyen" : lisez et jugez, ils publieront. Seuls les ouvrages parés d'un nombre suffisant de bonnes notes devraient donc franchir la barrière de l'imprimerie. La mode est au participatif.

Confiant dans leur promesse, je me suis donc plongé dans Quantiqua de Hervé Croenne (2008, 18 €). Un roman dont les héros sont chercheurs au CNRS, qui plus est en physique quantique : j'étais concerné ! Malheureusement, au risque de faire beaucoup de peine à l'auteur, j'en suis ressorti consterné. Passe encore que le CNRS devienne sous sa plume un gros institut de recherche, dont le directeur, en poste depuis 15 ans, qui prend ses ordres auprès d'un Ministre (après tout, on ne sait pas ce que l'avenir réservera à cet honorable organisme). Passe aussi que téléportation et cryptographie quantique soient mélangées dans de très vagues évocations : on sent bien que seul l'aspect Star Trek des choses intéresse l'auteur. Mais cette histoire, où la science n'est qu'un prétexte, n'est ni bien construite, ni bien écrite (je n'aurai pas la cruauté de lister les impropriétés) : on ne croit pas une seconde aux personnages ni aux rebondissements, plus invraisemblables les uns que les autres.

Humour involotaire? Le "gentil" directeur du CNRS est aussi le chef d'un groupement d'intérêts qui "veille au bon fonctionnement de l'économie mondiale", et "donne les grandes directions à prendre aux gouvernements de ce monde". Il veille ainsi à ce que certaines recherches n'avancent pas trop vite, pour que leur nouveauté ne déstabilise pas l'ordre établi. Bon sang, mais c'est bien sûr! La fiction est rattrapée par la réalité, et les restrictions budgétaires actuelles, ainsi que les provocations présidentielles vis-à-vis des chercheurs n'ont qu'un seul et même but : ralentir leurs travaux, afin que nous ne soyons pas dépassés par les progrès de la science!

Etre éditeur, c'est choisir des textes, aider les auteurs à les améliorer, les soutenir, les porter vers le public, en espérant que celui-ci, un jour ou l'autre, les appréciera. C'est aussi, bien souvent, dire à des auteurs que l'on n'apprécie pas leur texte, parce qu'il a des défauts, qu'il ne correspond pas à la ligne éditoriale, que des choses trop proches ont déjà été publiées, ou tout simplement parce qu'on n'en a pas goûté les charmes. Au risque de se tromper. Etre éditeur, ce n'est pas simplement "offrir des services" aux auteurs ; ce n'est pas simplement faire de la mise en page et de l'impression. Les responsables des "Nouveaux auteurs" ne semblent pas l'avoir compris. Au moins, vous voilà prévenus.

Luc Allemand, La Recherche

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Commentaires

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Bien d'accord. Mauvais roman.

Suite au lobbying de l'auteur sur Facebook, je m'étais aventuré à lire son ouvrage en me disant : soyons ouverts, pourquoi pas... L'auteur était assez antipathique, sur Facebook, pour ne pas dire complètement agressif et antipathique, mais comme souvent les auteurs peuvent l'être, je m'étais dit : lisons son truc et jugeons ensuite.

Résultat, j'ai vu... Ce n'est pas un auteur. Il se regarde écrire. C'est un roman inculte en se sens où l'on a l'impression que l'auteur n'a jamais rien lu d'autre que lui-même. Le seul but de cet auteur est vraisemblablement d'être connu. Un avatar de cette société médiatisé qui fait rêver beaucoup d'égos... Mais la littérature, il s'en contrefout vraisemblablement. Ce n'est donc ni un auteur ni un écrivain.

Au bout de quelques pages, un lecteur passionné de littérature se sentira consterné. Je déconseille donc fortement.

Le problème de ces maisons d'(auto)édition à jury soi-disant populaire c'est que justement, on ne connait pas d'avantage le jury que dans un comité de lecture officiel de maison classique !
Ce jury étant "anonyme" et libre, dissimulé derrière les écrans, rien ne dit finalement qu'un auteur malin ne pourrait pas à lui seul former son propre comité de lecture pour être édité...
Le but de départ est de garantir un choix des lecteurs mais ça ne garantit rien du tout, au final, je crois.

 

Ce roman, si c'en est un, est absolument nul !
Voilà, c'est dit. Qu'ajouter de plus, j'ai pris soin de le lire jusqu’à la dernière page. Le plus difficile fut de le trouver, et finalement mon voisin du front national, trop heureux que je lui adresse la parole, l’a sorti de dessous un meuble.
-Deux ans qu'il empêche le buffet de me tomber dessus quand je prends la bouteille de pastis.
J'en veux à Hervé couenne, non ça c'est les cochons, j’en veux à Hervé Croenne donc, pour m'avoir obligé à subir l'haleine de mon voisin.
Ce roman est absolument nul, il n'y a rien. Ni style ni histoire... ah si, il y a quelque chose, l'incommensurable égocentrisme de cet écrivaillon, ex-militaire, ex secret défense , présentement très con et au futur improbable.
Alors, voilà, à moins que vous ne soyez désespérés au point de discuter avec mon ivrogne de voisin, fuyez ce bouquin et tout ce que ce pauvre hère peut écrire.
On ne peut pas plaire à tout le monde assure-t-il ? Il serait davantage question de plaire a quelqu'un.
Je dis ça, je ne dis rien, c'est à vous de voir.

 

Il ne s'agit pas seulement de plaire ou pas Monsieur l'auteur, il s'agit d'être un minimum crédible quand on s'engage dans ce genre de sujet.

 

Lisez "A l'aube du septième sens" chez le même éditeur avec de vrais morceaux de CNRS dedans, le livre en question est recommandé par Paulo Coehlo (sic)

 

On ne peut pas plaire à tout le monde.
Signé :
L'auteur consterné

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