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21/08/2010 |

La cérémonie de remise des prix (19 août 2010)

19 août 2010. La cérémonie a lieu dans l'immense salle principale du centre de congrès. Nous sommes accueillis par un concert de tabla qui nous permet de ne pas nous endormir pendant l'inévitable attente qui précède l'arrivée de Mme la Présidente de la République indienne, Pratibha Patil, qui remettra les différents prix. Les consignes de sécurité exigées par l'honorable présence interdisaient théoriquement d'amener le moindre appareil photo, téléphone. ordinateur... Ayant commis l'erreur de les respecter scrupuleusement, je constate que ceux qui ont enfreint la règle ne sont absolument pas inquiétés ("This is India", dira-t-on pour me rassurer). Il faudra ruser pour les photos.

Je ne résiste pas au bon mot de la maîtresse de cérémonie lors de l'allocution d'ouverture (un joli discours mêlant évidemment mathématiques, histoire et culture de l'Inde et de la ville d'Hyderâbâd) : "No statement about India is either true or false and it is the only statement that is true about India."
Puisqu'on en est aux paroles de sagesse, voici le secret de la phrase en sanskrit gravée sur le logo de l'ICM 2010 : Aano bhadrah kratavo yanti vishvatah, ce qui signifie Laissons les nobles pensées venir de toutes les directions. Riche idée.

Mme la Présidente, petite dame distinguée aussi menue que le pays est grand, arrive enfin sur fond d'hymne national. La Cérémonie proprement dite peut commencer. Quelques flammes rituelles et propos  solennels plus tard, c'est le grand moment : les lauréats sont nommés et montent sur l'estrade. dans l'ordre : Elon Lindenstrauss, Ngô Bao Chau, Stanislav Smirnov et Cédric Villani pour la Médaille Fields, puis Daniel Spielman pour le Prix Nevanlinna, puis Yves Meyer pour le Prix Gauss et enfin Louis Nirenberg pour la Médaille Chern.

Comme tout le monde (enfin, tout le monde...), je trouve que le chauvinisme est un sentiment idiot, et pourtant je me réjouis tout particulièrement des prix de Ngô Bao Chau, de Cédric Villani et d'Yves Meyer. Les quelques mots présentant les lauréats tandis qu'ils entrent en scène soulignent d'ailleurs les origines ou appartenances culturelles multiples de nombre d'entre eux : Ngô est franco-vietnamien, Nirenberg est né au Canada mais vit et travaille aux USA, Smirnov est suisse d'origine russe. C'est en tout cas sans chauvinisme aucun que je note que Villani a encore la meilleure cravate.

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